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Population

Combien de gens vivent dans une maison, quelle est la population d’un village, combien de maisons trouve-t-on dans un village ?

Telles sont les questions qu’on peut

se poser pour différentes périodes

de l’Histoire et de la Préhistoire.

Si au Paléolithique et au Mésolithique, les chasseurs-cueilleurs nomades formaient des bandes, éventuel-lement des clans, il faut s’imaginer – au vu des traces qu’ils ont laissées – que c’était des groupes de personnes d'un nombre assez limités. La sédentarité permet assez rapidement de voir l’éclosion d’agglomérations dans certaines parties du monde. En Suisse, il faut attendre l’âge du Fer et l’époque gallo-romaine pour que de véritables agglomérations voient le jour.

Dans nos régions, les communautés agro-pastorales du Néolithique forment des unités de taille variable allant du petit hameau de quelques fermettes à des villages de plusieurs dizaines d’habitations, notam-ment sur les rives des lacs. Le courant du Néolithique danubien voit le développement de maisons longues (parfois plus de 25 m, avec cinq rangs de poteaux) qui abritaient plusieurs familles étendues, voir des clans familiaux entiers. Le courant méditerranéen est plutôt associé à des habitats plus réduits en dimensions (trois rangs de poteaux) qui semblent prévus pour des familles étendues (trois générations), voire parfois peut-être même pour des familles nucléaires (deux générations). Au Bronze final, les maisons à quatre rangs de poteaux se généralisent.

L’organisation des villages pouvait être très variée. On trouve des villages en rangée simple de quelques maisons parallèles, des villages avec des maisons ar-rangées en lignes, d’autres en damier, d’autres encore en peigne simple ou double. Chaque type d’organi-sation induit une manière d’étendre le village selon certains principes. Certains villages se structurent au-tour d’un ou plusieurs axes de circulation, d'autres disposent d’une place ou d’une butte sans cons-truction. Durant plusieurs phases on voit les villages délimités par des haies et souvent aussi par de vérita-bles palissades simples, voire doubles. Le nombre des maisons pouvait parfois atteindre 25 unités et les villages s’étendaient sur plus de 100 m de longueur.

L’estimation du nombre d’habitants d’un village du Néolithique ou de l’âge du Bronze est toujours un exercice délicat. Nous savons que les taux de mortali-té, notamment infantiles, de ces périodes étaient fran-chement peu favorables en comparaison à aujour-d’hui, avec une espérance de vie moyenne de 20-25 ans seulement. Les rares données funéraires donnent plus d’informations sur l’hygiène de vie que sur les courbes démographiques. Il faut garder à l’esprit que dans nos régions, notamment en ce qui concerne les sites littoraux, les informations funéraires qui permet-traient de préciser ces questions, sont en nombres li-mités. En gardant un chiffre minimum de 3-5 persones par habitation, on peut imaginer que les plus grands villages regroupaient au moins 75 à 125 personnes. La population de la Suisse au Néolithique variait peut-être entre 10'000 et 25'000 personnes.

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